Sortie en eau vive et sauvetage aquatique pour les élèves de l’AS Montagne du lycée Jean-Moulin de Béziers

Début octobre 2020. Les médias montrent en boucle les images des énormes crues qui ont dévasté les lits de différents cours d’eau dans les Alpes-Maritimes. Plusieurs disparus sont à déplorer. On voit également des images des sauveteurs aquatiques déployés sur le terrain. Alors ni une ni deux, le programme initialement prévu pour notre sortie du mercredi 14 octobre est modifié. Ce sera finalement un travail de techniques en eau vive et sauvetage aquatique auquel les élèves participeront.

Le but ? Apporter des connaissances permettant de mieux appréhender les problèmes liés à l’eau vive, et même pourquoi pas créer des vocations dans les métiers du secours à personnes…

En effet, même si ce qu’il s’est passé près de la frontière italienne est apocalyptique, notre région est régulièrement touchée par des épisodes méditerranéens ou cévenols. Nous assistons alors, et heureusement dans une moindre mesure que dans les Alpes-Maritimes, à des phénomènes de montées des eaux, de crues, d’inondations.

Il est à noter également que notre région se caractérise par une présence importante de l’eau. La mer, le Canal du Midi, les étangs, les fleuves et rivières, les différents lieux de baignade en eau calme ou en eau vive maillent notre territoire. Ceci explique, entre autres, que des épisodes pluvieux de grande importance génèrent ces phénomènes de montées des eaux importantes.

Bref, tout cela pour dire que c’est bien dans l’eau vive que notre groupe, composé de cinq élèves et de deux professeurs d’EPS, a passé une partie du mercredi, à Tarassac, sur l’Orb, ou plutôt donc, dans l’Orb…

La matinée a commencé par une présentation du matériel : les combinaisons en néoprène, les gilets de protection, les casques,… Sans oublier les cordes à lancer appelées aussi cordes eau vive ou commandes.

Puis le groupe s’est déplacé en bordure de l’Orb, au niveau d’un grand rapide appelé la « Grille ». Nous avons étudié différents mouvements d’eau. Première surprise pour tout le monde : un petit bout de bois jeté juste en aval d’un bloc rocheux fait du surplace, alors qu’un deuxième jeté à côté, à 1m du premier, prend de la vitesse et part avec le courant… HummmHummm, va falloir aller tester tout ça !

En fin de matinée nous avons évoqué aussi les différents codes de communication : gestuel et sonore. Il faut savoir qu’en étant proche de l’eau ou dans l’eau, la communication classique via la parole est rendue compliquée voire impossible. Seule la communication par des gestes ou bien à l’aide d’un sifflet est possible. Pour une autre sortie, nous pourrons éventuellement disposer de talkies-walkies.

Puis pause déjeuner. Un petit feu en bordure de plan d’eau, quelques saucisses, un peu de pain et le tour est joué. Voilà un petit barbecue sorti de derrière les fagots qui va tous nous réchauffer !

13h30. Fini de plaisanter. On s’équipe. Enfilage des combis, réglage des casques. Tout est prêt. Alors on peut y aller.

Tout commence par une mise à l’eau tranquille. Premier exercice : traverser le plan d’eau puis aller récupérer un objet immergé relativement profond. Cela sans masque.

Puis un petit exercice de remorquage d’une victime en eau calme. Ça a permis aux sauveteurs de se réchauffer un peu, et aux victimes en attente d’être sauvées, de se refroidir un peu plus encore…

 Mais bon, ça s’est fait, et bien fait.

On passe à la suite !

Nous voilà donc partis pour deux bonnes heures de descente dans l’eau.

Au programme : position flotting, sur le dos les pieds en avant, dans la veine d’eau, sortie de veine d’eau, mise à l’abri dans un contre-courant, …

 

Nous avons également travaillé quelques techniques de base en sauvetage aquatique en eau vive, notamment via l’utilisation de la commande (ou corde eau vive).

Tout le monde s’est bien régalé.

Les élèves ont particulièrement apprécié :

1) Le fait d’avoir appris des connaissances leur permettant de mieux appréhender l’eau vive, de démystifier la chose.

2) D’avoir pris conscience qu’on peut être emporté par le courant mais qu’on peut, parfois, s’en sortir en utilisant des techniques spécifiques.

3) D’avoir testé en situation réelle le contre-courant. Se laisser remonter par un courant à contre-sens du courant principal, en pleine rivière, leur laissera un excellent souvenir.

4) D’avoir utilisé et mis en œuvre des techniques et du matériel de sauvetage aquatique.

Les petites appréhensions du début d’après-midi, liées au fait de se plonger dans l’eau vive, se sont petit à petit estompées.

Après deux heures environ dans l’eau, nous sommes rentrés sous le pont de Tarassac, lieu de notre camp de base.

Les boîtes de croissants et de pains au chocolat, vidées en quelques dizaines de secondes, donnent une idée de la dépense énergétique d’une telle après-midi passée dans l’eau.

Nous avons ensuite remis toutes les pierres utilisées pour le foyer du barbecue de midi à leur place, et dispersé les cendres dans le sable.

Plus aucune trace de notre passage n’était visible ensuite. C’est aussi cela qu’ont appris ces élèves.

Je précise également que quelques déchets plastiques type bouteilles, retrouvés durant les exercices de sauvetage aquatique, ont également été ramenés et jetés à la poubelle par les élèves.

Bref, le groupe a passé un excellent moment en pleine nature, a participé à son nettoyage et n’a laissé aucune trace de son passage.

Cette sortie en appellera d’autres de ce type.

D’une part car d’autres élèves souhaitent participer à cette sortie eau vive / sauvetage aquatique. D’autre part car nous pourrons facilement y ajouter un deuxième niveau de formation pour les élèves, notamment avec un débit plus important, mais aussi en complétant le panel des techniques de sauvetage aquatique à mettre en œuvre : la mise en place d’une tyrolienne oblique, par exemple, pour faire traverser une victime en sécurité, pourra être testée lors d’une prochaine sortie.

Enfin, je remercie une nouvelle fois mon collègue Fabien Girardot qui m’accompagne cette année dans la plupart des sorties de l’AS Montagne. Il assure également avec moi la séance d’escalade sur le mur du gymnase le vendredi de 12h à 13h. Merci à lui.

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 Julien Manresa, prof d’eps, responsable de l’AS Montagne / Sport Nature