Journée contre le Harcèlement à l'école, au Lycée Jean-Moulin : les médias en parlent
Midi Libre du jeudi 7 novembre 2024 :
"Non au harcèlement" : le lycée Jean-Moulin de Béziers participe à la semaine d’actions dédiée à la lutte contre le harcèlement à l’école.
Dans le cadre de la journée nationale "Non au harcèlement", le lycée Jean-Moulin de Béziers a reçu, ce jeudi 7 novembre 2024, Sophie Béjean, la rectrice de l’académie de Montpellier et de la Région académique Occitanie, venue, entre autres rencontrer les élèves et les équipes. Notamment les 73 ambassadeurs, des élèves référents en matière de harcèlement, qui sont en train d’être formés à la problématique (la loi, les différents types de harcèlement, comment les reconnaître, etc.)
73 ambassadeurs, une équipe ressource de 20 adultes
Ceux-ci agissent sous l’égide d’une équipe dite "ressource", soit 17 enseignants, une AESH et deux CPE. "C’est la deuxième année que nous mettons en place le Programme de lutte contre le harcèlement
à l’école (pHARe), indique Éléa Liotard, la coordinatrice du dispositif à Jean-Moulin. En 2023-2024, nous avions 30 ambassadeurs pour 10 adultes référents, nous avons cette année 73 élèves pour 20 adultes."
Il faut dire que les actions, notamment de prévention, menées en ce sens, portent leurs fruits. "Oui, le programme Phare, qui est suivi par des chercheurs, a fait la preuve de son efficacité, indique la rectrice. Il permet, je le rappelle, de prévenir le harcèlement, de prendre en charge des situations grâce à des entretiens de préoccupation partagée, d’écoute et de soutien des élèves. Il débouche d’ailleurs parfois sur des sanctions disciplinaires, voire
judiciaires, puisque le harcèlement est un délit et peut donner lieu à une plainte."
100 % des établissements scolaires engagés aujourd’hui dans le programme de lutte
En termes de résultats, aujourd’hui, dans l’académie de Montpellier, 100 % des écoles, collèges et lycées sont engagés dans le programme, avec au moins cinq adultes ressources par établissement, 2 000 élèves ambassadeurs, et une centaine d’élèves sentinelles référents. "
100 % des personnels seront formés d’ici 2026", assure Sophie Béjean, qui ajoute : "On constate que la parole des victimes et des témoins se libère de plus en plus, elle est essentielle."
"Sans compter que cette année, dans le cadre de la formation à la justice restaurative (pour régler des situations de harcèlement, NDLR) que vont suivre nos ambassadeurs, nous allons inclure les parents volontaires – une dizaine nous a déjà communiqué être intéressée – car notre objectif, au-delà de toutes nos actions de sensibilisation auprès des élèves, c’est de créer une communauté élèves-enseignants-parents", précise Éléa Liotard.
Une semaine d’actions pour le lycée Jean-Moulin
Cette journée du 7 novembre marque le début de toute une semaine consacrée au harcèlement.
Elle a donc commencé ce jeudi par la visite de la rectrice, mais aussi et surtout par une grande chaîne humaine, avec le dress code blanc pour tous les participants, réalisée dans la cour du lycée. Les ambassadeurs ont aussi mis en place, dans la salle d''étude, un "Parcours immersif" proposant, grâce à des affiches et messages aux murs, des activités autour du harcèlement. Sous le préau, un mur d’expression a également été placé où chacun peu écrire ce qu’il veut : un soutien, une alerte, un témoignage… L’équipe ressource a distribué des bracelets blancs pour montrer l’engagement de chacun dans la lutte contre ce fléau.
"Des ambassadeurs, dans les jours qui viennent, vont, durant trois jours, intervenir dans des classes de Seconde pour une sensibilisation à la problématique et à la lutte, ajoute la coordinatrice. Nous avons lancé deux concours auprès de tous les élèves du lycée, la création d’un texte et d’une illustration, ainsi que des débats dits "mouvants" dans les classes où les jeunes
doivent se positionner physiquement dans un espace au choix – "je suis d’accord, je ne suis pas d’accord, je doute" – à partir d’une affirmation. Comme, par exemple : "Se moquer de façon répétée, ce n’est pas du harcèlement, c’est juste une blague". Le débat est ensuite mis en place."
Une formation contre le bizutage
La soirée de clôture aura lieu vendredi 15 novembre avec la projection, suivie du débat, du film "Marion, 13 ans pour toujours", ouverte aux parents et équipes des autres établissements biterrois et la remise des prix des deux concours.
"Le prochain gros projet que nous allons mener cette année portera sur une formation contre le bizutage, une pratique qui touche nos sections sports. Elle a des points communs avec le harcèlement : c’est un phénomène de groupe, de mise à l’écart ou de persécution, avec la venue d’un anthropologue du sport."
Antonia Jimenez