Descente des Gorges d’Héric partie moyenne en canyoning pour des élèves de l’AS Montagne du lycée Jean-Moulin de Béziers

9 mars 2021

Descente des Gorges d’Héric partie moyenne en canyoning pour des élèves de l’AS Montagne du lycée Jean-Moulin de Béziers

Mercredi 3 février 2021, nous sommes partis en reconnaissance des gorges d’Héric partie moyenne, à savoir entre le premier et le deuxième pont des gorges.

Habituellement prisé pour ses eaux cristallines, le ruisseau d’Héric ne donnait pas forcément envie d’y tremper le bout du pied. Beaucoup de passages à l’ombre, un bruit presque assourdissant, et des remous, encore des remous en lieu et place de l’eau turquoise habituelle.

C’est donc avec des pincettes que nous avons abordé cette descente.

Tout d’abord le lieu n’a pas été choisi au hasard. La proximité de la piste bétonnée des gorges est un critère décisif. En effet, au moindre signe de fatigue ou d’hypothermie, le groupe sort du cours d’eau et peut se retrouver en moins d’une minute sur le chemin du retour.

Ensuite la progression s’est réalisée judicieusement. Un encadrant devant pour tester la faisabilité des obstacles et le franchissement des mouvements d’eau et un encadrant qui ferme la marche. Au milieu les élèves qui passent un par un les différents obstacles aquatiques.

Le placement judicieux des encadrants équipés de cordes de sécurité eau vive, lorsque l’obstacle le nécessite, est également un point important.

La protection thermique est aussi renforcée : combi néoprène, lycra, top néoprène, gants, chaussons mais aussi un shorty supplémentaire enfilé sous ou sur la combi principale. Tout cela garantit de ne pas avoir froid de suite et nous laisse une bonne heure devant nous avant les premiers signes d’hypothermie. Sans oublier la flottabilité également augmentée.

C’est donc avec prudence et en prenant notre temps que nous avons parcouru cette descente. Non sans attirer la curiosité des promeneurs venus savourer cet écrin de nature particulièrement esthétique.

L’objectif était également pour Fabien et moi de poursuivre le repérage des possibilités que nous offre ce massif du Caroux en ce qui concerne la pratique du canyon hivernal.

Concernant le débit, nous avons pris des photos du niveau du cours d’eau à l’endroit du pont des soupirs. Ces photos nous donnent désormais des repères concernant la faisabilité du parcours pour des prochaines descentes.

Ci-joint des photos qui vous donneront une idée de notre descente. Elles permettent de vous rendre compte de son caractère aquatique. Il s’est agit d’ailleurs d’un véritable parcours d’eau vive.

A ce sujet, il est prévu que nous partions, Fabien et moi, en formation « sauvetage en eau vive » durant les vacances de Pâques. Cette formation se déroulera à Foix pendant trois jours. Elle nous permettra de venir compléter nos acquis en termes d’évolution dans ce milieu très particulier qu’est le domaine de l’eau vive. Et peut-être un article sera-t-il consacré à cette formation puisqu’elle est en lien direct avec ce qui est proposé dans le cadre de notre AS Montagne / Sport Nature.

Pour finir, je souhaite revenir sur un point déjà évoqué précédemment. Lors de notre sortie canyon du mois de décembre 2020 nous avions testé la réalisation de points chauds. Dans l’article consacré à cette sortie j’avais écris les lignes suivantes :

« A la fin du canyon, nous en avons profité pour tester in vivo les couvertures de survie. En effet, c’est le genre de matériel que tout le monde connaît mais sans connaître vraiment. Donc pour une fois, nous les avons sorties, et chaque élève disposait en plus d’une petite bougie de type chauffe plat. L’ensemble, couverture de survie et bougie, permet de mettre en place ce qu’on appelle un « point chaud », c'est-à-dire un espace qui permet à une personne qui ne peut plus se déplacer de par elle-même, pour cause de blessure par exemple, d’attendre dans de bonnes conditions l’arrivée des secours. En effet, dans ces milieux particuliers de type canyon, mais il en est de même pour l’alpinisme par exemple, les secours ne mettent pas cinq minutes à arriver comme en ville. Il faut parfois plusieurs heures avant d’être pris en charge. Or, plusieurs heures en étant mouillé, dans un espace à l’ombre, en montagne, avec souvent du vent, et la fraîcheur de l’eau à proximité, conduit directement à une hypothermie qui peut être fatale. »

Voici ci-dessous la situation d’un randonneur qui n’est pas passé loin du drame, il y a de cela une quinzaine de jours (article Midi-Libre) :

Un randonneur dans le massif du Caroux avait été porté disparu, samedi soir. De gros moyens ont été engagés pour le retrouver.

Ce samedi 13 février, vers 17 h, un randonneur a été porté disparu.

On a appris ce lundi 15 février qu’il avait fait une chute dans un torrent sur le versant sud du Caroux. Alors qu’il était parvenu à se sortir de l’eau, l'homme n'a pas pu rentrer, immobilisé par une douleur dorsale. Il était aussi très désorienté.

Il passe la nuit trempé

Il a finalement passé la nuit, abrité par un rocher, par une température proche de 0°, avec des vêtements totalement trempés.

Finalement, c’est l’équipe de secours en montagne du Caroux, de Combes et de Mons-la-Trivalle, constituée de pompiers volontaires, qui l’a retrouvé dimanche vers à 11 h.

La veille, les recherches effectuées par la gendarmerie et les pompiers locaux avaient été interrompues à 3 h du matin.

Évacué vers Montpellier

Dimanche, reprenant les recherches, l’équipe de secours en montagne des pompiers de l’Hérault a retrouvé la victime en vie après deux heures de marche. L’hélicoptère de la gendarmerie de l’Hérault, n’ayant pas localisé la victime et se trouvant à cours de carburant, était retourné sur sa base.

C’est ensuite l’hélicoptère de la Sécurité civile de Montpellier, sur sollicitation de l’équipe de secours en montagne, qui est venu hélitreuiller la victime pour la conduire vers le CHU de Montpellier, dans un état de fatigue avancée et frigorifié.

Donc pensez que beaucoup de choses peuvent arriver en montagne. Une couverture de survie ou deux, plus une ou deux bougies et briquet peuvent tout changer.