Le Transit de Mercure au lycée

Ce lundi 9 mai 2016, a eu lieu un évènement exceptionnel… Le transit de Mercure devant le Soleil. Même si les nuages ont gâché le passage de Mercure devant le Soleil, voici quelques explications simples concernant cet évènement.

Le club Astro du lycée avait préparé une observation en direct du phénomène. Une salle de projection avait été prévue à cet effet ainsi qu’une petite présentation ayant pour but d’expliquer en quoi ce transit était bien un évènement exceptionnel.

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un transit ?

C’est le terme qu'on emploie lorsqu’un objet de petit diamètre apparent passe devant un objet de diamètre apparent plus conséquent.

Pourquoi est-ce un évènement exceptionnel ?

Parce que c’est un évènement rare, la Terre et Mercure tournent autour du Soleil mais contrairement à ce qu'on a tendance à dire pas exactement dans le même plan, il existe un décalage de 7 degrés entre le plan dans lequel tourne la Terre et le plan dans lequel tourne Mercure. Ce qui fait que souvent lorsque les trois astres sont dans la position dessinée ci-dessus, Mercure est située au-dessus ou au-dessous du Soleil donc l’alignement n’est pas exact.

D’autre part, Mercure, plus proche du Soleil, va plus vite : une Année sur Mercure ne dure que 88 jours.

Rappel : L’ordre des planètes se retrouvent avec des petites phrases mnémotechniques :
Mes Vieilles Tantes Mangeaient Jadis Sur Une Nappe

En fait, l’alignement a lieu 13 à 14 fois par siècle et il n’est pas observable partout sur Terre (pour rappel « Et pourtant Elle tourne » comme l’aurait dit Galilée.) car, même alignés, il faut tenir compte de la rotation de la Terre autour de son axe.

Les alignements, compte tenu de la configuration, ont lieu soit au mois de mai soit au mois de novembre, le prochain se déroulera le 11 novembre 2019.

Mais finalement à quoi cela peut-il servir de regarder passer Mercure devant le Soleil ?

Les transits, et il n’y en a que deux de possibles, (à vous de commenter cet article en précisant quel est l’autre transit observable) ont permis de mesurer les distances dans le système solaire avec une précision intéressante, la distance Terre-Soleil à environ 10 000 km près. Quand on sait que la distance réelle est de l’ordre de 150 millions de kilomètres, c’est plutôt pas mal.

Le transit de Mercure est visible sur cette photo prise par des établissements qui ont eu la chance de ne pas être sous les nuages.

Mercure n’est donc qu’un petit point sur le Soleil.

Au lycée, nous avons suivi le transit à l’aide d’un site : http://gong2.nso.edu/products/tableView/table.php?configFile=configs/hAlpha.cfg, sur lequel un ensemble de sept caméras, déployées par le National Solar Observatory, fournit en direct des photos du Soleil à travers un filtre Hα de différents endroits de la Terre.
Pour la photo suivante, la source est le site de El Teïde en Espagne. Grâce au site, nous avons pu voir le déplacement de Mercure sur la surface du Soleil puis expliquer aux élèves présents le principe de la mesure de la distance Terre Soleil en simplifiant le calcul.

D’autre part, nous avons pu assister en direct, au lycée, avec les élèves du club astro, à une série de conférences proposées par l’Observatoire de Haute-Provence dont le programme est donné ci-dessous :

10h-11h : les techniques d’observation, intérêt scientifique des transits, explication du mécanisme des éclipses et des transits. Guillaume Hébrard, chargé de recherche à l’Institut d’Astrophysique de Paris, et à l’Observatoire de Haute-Provence. (Vu par des élèves de la 2^nd 11)

12h50-13h30 : observation en direct et commentée du premier contact extérieur et intérieur du transit de Mercure, puis séance de questions libres. Jean-Eudes Arlot, astronome à l’Observatoire de Paris

14h-14h50 : la mesure des distances dans l’Univers. Comment a-t-on réussi à mesurer les distances de la Terre au Soleil ? De la Terre aux étoiles ? De la Terre aux Galaxies ? Jean-Eudes Arlot, astronome à l’Observatoire de Paris (Suivi par les élèves de Spécialité physique TS2 et TS1)

15h-15h50 : exoplanètes et exobiologie. Luc Arnold, ingénieur de recherche à l’Observatoire de Haute-Provence.

17h-18h : l’astronomie spatiale. Stéphane Basa, Directeur de Recherche au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille - Président du comité Astronomie et Astrophysique du CNES. (Suivi par les élèves de Spécialité physique TS3 et TS4)

Ce fut donc une journée riche en informations de tous types.

M. Stortz Bertrand, Responsable du club astro.