Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal électronique du LPO Jean-Moulin
11 avril 2016

Les vendredis de l'écriture du mois de mars

Voici un petit florilège de deux séances des Vendredis de l'écriture, au mois de mars 2016, réminiscence de la première fois ou du presque rien qui change tout.
Bonne lecture

Pensée du jour :

La pensée du jour... C'est un exercice quotidien que je fais de bonne grâce. J'ai toujours des choses à y dire. Je ne sais pas m'exprimer sur ce que je pense et ressens à l'oral, mais je trouve toujours les mots justes à l'écrit. Étrange, n'est-ce pas ? Je dévoile à chaque fois un peu de ce que je pense, de ce que je vis. Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a rien à dire. Je ferme donc ma parenthèse.

Doriane

Le premier petit frère :

On m'appelle, je quitte mon petit réfectoire de maternelle. On me tend un téléphone. Je me fige à cette annonce venue du téléphone, mes joues bouillonnent. Mes yeux sont emplis d'eau salée tout droit sortie de mon cœur. Les larmes qui refroidissent mes joues n'ont pas l’amertume du désespoir, elles ont le goût sucré du bonheur et du plaisir intense. Mon père m'a murmuré avec une voix trahissant son état de béatitude et de tendresse que mon petit frère Mathis était né. Mon esprit et même mon âme étaient partagés entre la joie et l'inquiétude. Serai-je une grande sœur modèle pour ce petit être ? Mon papa m'aimera-t-il toujours autant ? Mais la joie qui emplissait mon cœur reprit rapidement le dessus et se mit à me faire sauter partout. Une déception me tracassait cependant parmi toute cette joie. Pourquoi ne l'avions-nous pas appelé Kirikou comme je le suggérais depuis des semaines à mon papa et à ma belle-mère ?

Mais comme avant, la joie était plus forte que la contrariété. Mon cœur était en fête. Enfin un compagnon de jeux, enfin un confident. Et surtout enfin un frère !

Ma joie allait être décuplée quand mon deuxième petit frère, puis mes trois sœurs allaient naître...
Mais ça, je ne le savais pas encore...

Eve

Il suffirait de presque rien, peut-être un petit mot de temps en temps, pour que notre amitié ne se noie pas dans le fleuve des jours, des mois, des années. Quel séisme notre rencontre, dans les années 70, le sentiment que nous pouvions tout partager, les rêves de notre jeunesse ainsi que ses fadaises. Ensuite nous sommes toujours restées liées, comme deux doigts de la même main, poursuivant chacune des vies différentes, dans des villes différentes. Toujours nous nous sommes écrit, téléphoné, retrouvées mais de plus en plus de loin en loin. Perdre la mémoire c'est perdre une part de son humanité ; ne sommes-nous pas l'une et l'autre la mémoire des années d'adolescence ? Il suffirait de presque rien pour que ce progressif éloignement ne soit plus qu'un mauvais souvenir et pour que nos retrouvailles fassent exploser des volcans de rires et de joies dans nos têtes.

Anne-Marie

La première fois que j'ai vu le lac d'Annecy :

Le printemps était là, il faisait beau, c'était le soir. Ou plutôt la fin de journée.
Je ne me souviens plus de cette journée, si j'ai travaillé ou si je m'installais dans ma nouvelle vie. Mais j'étais là, au bord de cette belle étendue d'eau et je m'y sentais chez moi.

Dans mon dos, pas très loin, les voitures, sur la route qui longe le lac. Juste derrière ou bien cachées, elles ne me dérangeaient pas. Tout devant, le lac. Il m'embarquait malgré moi vers une promesse de paix et de plénitude. Il m'attendait sournoisement, sûr de lui et du charme qu'il exercerait définitivement sur ma vie. Le lac d'Annecy. Le lac et ses montagnes, devenues miennes, devenues nôtres. Mon univers.
Il me parut presque familier cet inconnu, cet étranger. Assez large pour m'autoriser à y retrouver l'étendue marine de mes plages méditerranéennes adolescentes. Je reconnaissais le bruit familier que produit l'eau quand elle échoue sur la grève, légère et paresseuse, ou plus pétillante sur les rochers. Je reconnaissais cet élément familier, en plus beau, plus magistral, cerné par ce paysage dont je craignais déjà d'oublier la beauté dans le quotidien routinier.
Je n'ai jamais oublié cette beauté suprême.

Et j'ai compris ce jour-là que le détail qui distingue la mer du lac d'Annecy, c'est l'odeur, ou plutôt l'absence d'odeur marine et sans doute salée dans cet écrin naturel

Françoise

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal électronique du LPO Jean-Moulin
  • Parution bimensuelle. Création : septembre 2009. Comité de rédaction le mardi, de 13h à 14h, au CDI. Envoyez vos articles à : moulinonline@gmail.com / Sur facebook : https://www.facebook.com/MoulinOnLineJournalDeLaCite?ref=hl
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Journal électronique du LPO Jean-Moulin
Archives
Publicité