Les jeunes et le poids

"Dis! Tu ne trouves pas que j'ai grossi ?" est devenue une des phrases universelles les plus cliché qu'on peut trouver sur les femmes aujourd'hui.
Article proposé et rédigé par une élève du Lycée, comme un point de vue sur le sujet.[ndlr]

En même temps, au vu des dernières statistiques, c'est fondé. Une personne sur cinq (dont 94 à 97% sont des femmes), se trouve trop "grosse". Sachant que 60 à 70 % des cas ont moins de 25 ans. Cette sensation considérée comme abstraite est donc majoritaire chez les jeunes. Et cela, peu de gens le remarque. Comme personne ne se trouve parfait, le fait d'avoir des complexe est devenu une norme sans grand intérêt.
Malheureusement, cela a plus de conséquences qu'on le croit :

D'où vient cette idée de beauté minceur ?
Une des plus grandes influences (si ce n'est LA plus grande), ce sont les pubs, les films, les clips musicaux, les médias. On est bombardé de canons de beauté tous les jours. Que ce soit dans la consommation, avec nos stars de cinéma préférées (Shailene Woodley, Dylan O'Brian), ou même nos chanteurs adorés (Jared Leto, Shakira). On représente la beauté hollywoodienne comme la normalité à atteindre. Et ce depuis qu'on est petit (la majorité des jeunes regardant la télé depuis qu'ils sont bambins). On nous inculque inconsciemment l'idée de l'esthétisme, avec des séries où les jeunes héroïnes de taille 36 sont de mise, et les jeunes hommes des corps d'Apollon. Les obèses n'ont pas leur place, ne serait-ce pour le cliché de la personnalité définie par le poids. On ne peut donc que se sentir à l'étroit lorsqu'on ne rentre pas dans ces cases-là. Sachant que l'apparence est d'une grande importance à notre âge. Les idées sont alors vite établies, et la charte est installée : tu deviendras socialement beau, si tu ne veux pas galérer. Les médias travaillent tous les jours pour que tout soit absolument parfait, et non à l'image de monsieur tout le monde. Il suffit de regarder une seule pub de cosmétique pour se rendre compte jusqu'où on serait capable d'aller pour vendre. Et c'est donc la clé de tout, l'industrie vend du rêve à la société, et ce depuis ses débuts. On nous dit ce à quoi on doit ressembler pour pouvoir se sentir accepté. Etre comme l'on veut être (je sous-entends par là ne pas respecter les codes de la société, toujours en relation avec la beauté minceur), mène donc à des conséquences dans la vie de tous les jours, comme la ségrégation.
Ce qui nous amène à notre prochaine question :

Quelle est donc la pression engendrée par la société ?
L'anormalité : être "gros" est non seulement devenu une expression péjorative, (car évidemment personne ne peut dire "mec, j'te trouve gros") mais c'est en plus considéré comme être non-conforme. Les remarques sont incessantes, même si elles ne sont pas malveillantes. Il y a des milieux où le poids est primordial pour réussir. Comme le mannequinnat, il faut faire autour de 45 kg, même moins pour espérer décrocher une place. Et pour ce qui est de trouver un boulot, le choix est limité, et la démarche plus difficile. Lors d'un entretien d'embauche, 55 % de l'attention est captée par l'apparence, et 7 % par la parole. Et six personnes sur dix estiment que le visage, la taille, ou le poids sont des critères importants et déterminants pour être engagé. Etre ce qu'on appelle en surpoids divise les entretiens par deux, et le taux d'embauche baisse de 9 % pour les femmes. Donc le lien avec le monde extérieur est évident, si déjà dans la vie de tous les jours on a cette charte bien spécifique.
Comment est-ce que cela se passe au collège, au lycée ? La culpabilité advient, surtout à un âge où la personnalité se construit. Les paroles des pairs ne font qu'accentuer cette volonté d'être comme tout le monde. Car oui, pour insulter quelqu'un "t'es trop mince" n'est pas crédible...

Mais alors, est-ce qu'il y a des conséquences à tout cela ?
Même si la première conséquence est complètement banale, d'autres en sont carrément mortelles. Commençons par la première, bénigne : il suffit  de se regarder dans un miroir pour la reconnaître. Le mésestime de soi, personne ne se sent en accord avec lui-même lorsqu'il se voit, la plupart du temps. Il se voit trop petit, trop moche, voire souvent trop gros. Cela peut mener à des régimes excessifs, mais ne pas s'accepter est déjà un combat. Cela nous met mal, et mène donc aux fameux retentissements plus graves tels que l'anorexie mentale - 70 000 jeunes en sont gravement touchés chaque année -, la boulimie - 15 000 cas détectés chaque année dont 5 à 10 % sont des filles de moins de 35 ans -, sans oublier bien sûr les personnes qui ont juste des tendances à ces troubles.

Qu'est-ce que l'anorexie mentale ?
L'anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire. Cela mène à une perte de poids qui varie selon la personne atteinte. Les symptômes sont la perte d'appétit, l'amaigrissement, et dans le cas des filles, l'aménorrhée (absence des règles) correspondant à une perte de poids allant de 20 à 30 %. La volonté de maigrir vient généralement de l'idée que se nourrir serait quelque chose de relativement mauvais et contrôler sa faim serait une force. Cela représente des dangers de mort constants.

Qu'est-ce que la boulimie ?
La boulimie est aussi un trouble du comportement alimentaire, lié au manque de contrôle de soi en rapport avec la nourriture. Dans le cas général, une personne atteinte de boulimie se gave jusqu'à ne plus pouvoir avaler quoi que ce soit ("crise boulimique"). Par la suite, elle effectue un acte visant à éliminer la nourriture ingérée (vomissements, prise de laxatifs, de diurétiques, exercices physiques intensifs, jeûne, etc...). La boulimie représente aussi un danger de mort, par les problèmes de reins qu'elle peut engendrer, mais aussi par la déshydratation accrue que subissent les personnes atteintes.

Ces deux troubles sont aujourd'hui estimés comme des maladies. C'en est plus grave sachant que l'origine est psychologique. Les pressions engendrées par les proches, les médias, la société en général donnent lieu à des conséquences sur les personnes les plus fragiles, influencées elles-mêmes par le projet de beauté minceur...

En conclusion, comme vous avez pu le remarquer, le terme de "beauté minceur" revient sans cesse. Cette idée est assimilée par absolument tout le monde. Ce qui décrédibilise énormément les conséquences. Tans pis si l'on se sent trop petit, trop gros, trop moche, on ne peut rien y faire. Beaucoup pensent que c'est ce qui les définit, et de manière relative, c'est assez malheureux. Mais la vérité est que peu importe l'apparence, le poids. Ce n'est pas ce qui définit notre beauté, mais la personnalité, les passions, ce que l'on est, c'est ce qui nous caractérise. Et peu importe à quoi l'on ressemble, il y aura toujours quelqu'un pour trouver telle personne belle, pub de cosmétique en tête, ou pas...

Norine

Sources :

http://allodocteurs.fr/actualite-sante-pourquoi-les-francaises-se-trouvent-toujours-trop-rondes--11571.asp?1=1
http://sevanor.centerblog.net/3-pidemiologie-quelques-statistiques
http://www.anorexie-et-boulimie.fr/articles-208-epidemiologie-des-tca.htm
http://www.blog-pour-emploi.com/2011/07/04/trouver-du-boulot-quand-on-a-un-physique-hors-norme/
http://www.observatoiredesdiscriminations.fr/
http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/8411-anorexie-mentale#q=anorexie+mentale&cur=1&url=%2F
http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Anorexie-Boulimie/Articles-et-Dossiers/La-boulimie-une-souffrance-jamais-rassasie
http://www.psychomedia.qc.ca/diagnostics/qu-est-ce-que-la-boulimie